C’est devenu un rituel, le dernier dimanche d’octobre à Lorcières, en Margeride, le Tour du Nipalou déplace en masse coureurs et marcheurs. Avec sa panoplie de courses et randonnées, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Je m’élance sur la rando.

A chacun son Nipalou, pour moi la rando

Depuis des mois, les bénévoles se mobilisent pour ce grand jour. C’est qu’il en faut du monde le jour J, pour accueillir les quelques 700 participants. Reconnaissance des itinéraires, entretien, balisage, ravitaillement et assistance.
Sans compter l’équipe en cuisine, qui, tôt le matin, épluche les 150 de kg de pommes de terre (produites localement ça va de soi !), qui seront transformées quelques heures plus tard, en un aligot géant.

Mais revenons à notre Tour du Nipalou

Dès 9h, les coureurs s’élancent les premiers. Le 46 km entraîne les plus aventureux jusqu’au sommet du Mont-Mouchet, à 1 500 mètres d’altitude. Une performance quand on connaît le niveau le plus bas de cette course, au bord de la Truyère, à 742 m. Les 18 km et 11,5 km ont aussi leur part de difficultés en totalisant respectivement 800 m et 500 m de dénivelé positif.
Quant à moi, je profite des quelques km qui me séparent de Lorcières pour me mettre en condition. Non pas en condition physique, mais en condition morale. Je m’explique.
Le Nipalou, c’est un festival de couleurs, de lumières, de paysages, de points de vue, de vallons et de collines. Des dénivelés certes mais au delà des difficultés, le plaisir de randonner dans cette belle Margeride.

Arrivée à Lorcières, le soleil est là, frileux en ce début de journée, mais prometteur pour la suite. Passage par le stand des inscriptions, c’est décidé, je pars pour le 9 km.
Je connais la configuration du parcours. Je sais que les premiers km seront un peu éprouvants. Rejoindre le village de La Grane ne sera pas chose aisée. Mais de là-haut, le panorama récompensera largement les efforts accomplis.
Et me voilà partie sur ce chemin bordé d’arbres. Dégradé de jaunes, orangés, puis rouges puissants. Les couleurs d’automne se succèdent, mises en lumière par les rayons du soleil.
C’est vrai, ça grimpe, et mes jambes me le rappellent. Mais j’adapte ma vitesse et progressivement, j’atteins le premier ravitaillement au km 5. Sympa, cette petite pause gourmande faite de tranches d’agrumes, de dés de cantal, de chocolat et de fruits secs. Voilà qui fait du bien. Et c’est reparti. Les vaches Aubrac, dans le pré voisin, s’étonnent de cette agitation peu ordinaire. Les coureurs du 11,5 me doublent. Ils ne flânent pas.

Moi je prends le temps

Je lève les yeux et parcours la ligne de crête de « la montagne ». Notre « Montagne » : la Margeride. Elle s’étire devant moi.
Déjà apparaissent les maisons de La Grane. Ce petit sentier que je ne connaissais pas me fait découvrir de jolis corps de ferme. Mélange de granite, de schiste et même de pierre volcanique de la Planèze. Grimpette vers La Laubie. Au plus haut point de la randonnée, à 1080 mètres d’altitude, le circuit qui jusque-là était orienté vers l’Est, entame une descente plein sud vers Lorcières.
C’est alors qu’à l’Ouest, se dévoile un tout autre panorama. Les Monts du Cantal semblent veiller de toute leur puissance sur cette partie du département, frontalière avec la Haute-Loire. Le Plomb du Cantal domine au-delà de Saint-Flour et sa Planèze.


Lentement, nous redescendons vers Lorcières. De jolis sous-bois de hêtres bordent le chemin, où percent de temps à autre des pâturages offrant des vues improbables sur la vallée de la Truyère.
Des cloches tintent ; un troupeau de brebis se disperse au passage des coureurs et randonneurs. Le clocher de Lorcières apparaît. J’ai avalé ces 9 km avec beaucoup de plaisir.
Ce qui est formidable avec ce Tour du Nipalou, c’est que, même sans courir le 46 km, vous pouvez dire « J’ai fait le Nipalou ». Personne ne vous demandera si vous avez couru ou marché. Si vous avez opté pour le 6, 13, 15 ou 18 km etc… A l’arrivée, nous sommes tous vainqueurs. Et quelle satisfaction !
Rendez-vous pris pour cette édition 2019, le dimanche 27 octobre à Lorcières, en Margeride.

CONTACT – Le Tour du Nipalou – Tourdunipalou@laposte.net – Thierry Orlhac, Tél : 06 70 96 08 28 – 3 parcours de trails de 11 à 46 km et 5 randonnées de 6 à 17 km.

A propos de l'auteur

Régine

Grandir dans le Cantal est une chance. Une curiosité naturelle et un sens de l’observation acquis au fil des ans, m’ont fait apprécier très tôt les paysages qui m’entourent. Les scènes de la vie aussi. Certaines ne sont plus, elles n’ont pas résisté au temps et à ses évolutions. D’autres les remplacent, pleines de charme et d’insolite. Appareil photo en main, je n’ai qu’un plaisir : immortaliser pour partager et transmettre. Et enseigner à mon tour. A méditer : “La nature est un professeur universel et sûr pour celui qui l'observe” (Carlo Goldoni).